Le trading, cette activité qui consiste à acheter et vendre des actifs financiers dans le but de générer un profit, est perçu très différemment selon les pays. Deux exemples frappants illustrent ce contraste : les États-Unis, où le trading fait partie intégrante de la culture financière, et la France, où cette pratique reste marginale, souvent entourée de méfiance. Comprendre ces différences culturelles dans l’approche du trading permet d’expliquer bien des comportements chez les investisseurs particuliers.
Le trading aux États-Unis : une nécessité structurelle
L’absence de système de retraite et ses conséquences
Aux États-Unis, le trading n’est pas simplement un hobby ou un moyen d’enrichissement rapide : c’est souvent une nécessité. L’absence d’un système de retraite public solide pousse les Américains à prendre en main leur avenir financier dès le plus jeune âge. Cela se traduit par un investissement régulier sur les marchés financiers via des comptes de type 401(k) ou des plans individuels comme les Roth IRA.
Le trading devient ainsi une compétence valorisée dans la société américaine. Il est fréquent d’entendre dire : « Moi aussi je fais du trading », avec une certaine fierté. Il ne s’agit pas uniquement de spéculation, mais d’un comportement structuré et assumé.
L’éducation financière intégrée dans le parcours académique
Ce rapport au trading s’explique aussi par une éducation financière plus développée. Dès le lycée, les jeunes Américains apprennent les bases de l’investissement, le rôle des banques centrales, ou encore la gestion budgétaire. Cette familiarité avec les outils financiers les rend plus autonomes et moins sujets à la peur ou à l’incompréhension.
La situation en France
Le déficit d’éducation financière dans le système éducatif français
En France, la situation est bien différente. L’éducation financière est quasiment absente des programmes scolaires. Très peu d’élèves apprennent ce qu’est une banque centrale, comment fonctionnent les marchés ou même les bases de la gestion d’un budget personnel. Comme le dit un intervenant dans une vidéo sur le sujet : « Moi j’ai des enfants, je regarde leurs cours : il y a toujours personne qui leur explique ce que c’est qu’une banque centrale. »
Ce manque de transmission de savoir crée un terrain propice à la défiance vis-à-vis de tout ce qui touche à la finance, y compris le trading.
Les conséquences émotionnelles du manque de connaissance
Le déficit de culture financière n’est pas qu’un handicap technique : il a aussi un impact émotionnel fort. L’ignorance génère souvent de la peur, et cette peur peut se transformer en rejet ou même en colère. « Le manque de connaissance ça fait peur. Et comme ça fait peur, pour moi ça génère de la haine, de la colère, de la jalousie », explique-t-on dans la même vidéo. En France, le trader est parfois perçu comme un joueur ou un spéculateur, au lieu d’être reconnu comme un acteur économique engagé.
L’impact de la culture financière sur la mentalité des traders
Ces différences culturelles ont un impact direct sur la mentalité des traders. Aux États-Unis, on assume le trading comme une démarche responsable et proactive. En France, on y entre souvent sans repères clairs, avec des attentes irréalistes ou une charge émotionnelle importante. Ce contexte influe aussi sur la manière de prendre des décisions, de gérer le risque et de vivre les gains ou les pertes.
Favoriser une meilleure éducation financière en France permettrait non seulement de démocratiser l’investissement, mais aussi d’apaiser les tensions émotionnelles liées à l’argent. Cela contribuerait à former une génération de traders mieux informés, plus calmes et plus efficaces.